C’est un chapitre délicat, car je risque fort d’inquiéter mes confrères en mettant une quantité considérable de choses dans ce chapitre… C’est tout simplement parce que l’éventail des indications où l’hypnose est susceptible d’être utile est extrêmement vaste. Il y a celles qui ont été étudiées en long, en large et en travers comme la douleur, et celles plus originales comme certaines manifestations psychosomatiques évidentes (comme certaines pathologies dermatologiques) ou non. L’hypnose donne accès à un grand nombre de manifestations physiologiques tout à fait involontaires et inconscientes qui donnent théoriquement un impact possible du travail hypnotique sur un large éventail de la pathologie médicale… Là, il y a un grand pas à franchir et beaucoup me trouveront excessif, et tout cela reste à explorer, mais je vous renvoie à quelques références bibliographiques ici. Ne vous méprenez pas, je ne prétends absolument pas que l’hypnose résout tous les problèmes comme un remède miracle. Ce genre d’idée ne peut que discréditer l’hypnose parce que c’est faux. L’hypnose n’a rien d’une baguette magique. Il y cependant une grande différence entre prétendre tout soigner et pouvoir apporter améliorations et soulagements dans un grand nombre de situations.
Voilà un survol de ce qui est actuellement pratiqué:
Obstétrique
Essentiellement à visée antalgique. Mais j’ai pu constater dans ma pratique comme dans la littérature un impact sur la fonction contractile utérine.
Chirurgie dentaire
Elle facilite les soins dentaires en permettant un meilleur contrôle de la douleur, du saignement, de la salivation.
Anesthésie
– un chapitre un peu plus détaillé par là –
Elle est fréquemment utilisée dans un certain nombre d’indications opératoires. Pour la chirurgie plastique (lifting, septo-rhinoplastie, prothèses mammaires), chirurgie thyroïdienne, endoscopie. On emploie le terme d’hypnosédation dont le but est de diminuer les doses d’analgésiques et d’hypnotiques. D’où son intérêt dans la prévention des nausées post-opératoires, dans l’analgésie et la récupération post-opératoire.
Rhumatologie et traumatologie
Des résultats positifs sont notés dans les algodystrophies, ainsi bien entendu que sur l’ensemble de la pathologie douloureuse. D’autres situations comme la pathologie inflammatoire et auto-immune mériteraient de s’y intéresser.
Pathologie vasculaire
Certaines hypertensions artérielles, dans la maladie de Raynaud. L’interaction avec le tonus vasculaire passe fréquemment par des suggestions de sensations thermiques. Il est banal de voir se développer une vasodilatation dans un territoire où se développe une sensation de chaleur…
Pneumologie
asthme.
Dermatologie
eczéma, psoriasis, verrues, prurit et bien d’autres…
Sexologie
tous les dysfonctionnements sexuels.
ORL
acouphènes, vertiges, dysphonies.
Neurologie
Migraines, insomnies, tics, stress, anxiété, peur, phobies, agressivité, traitement de la douleur.
Psychiatrie
Toutes les névroses, les troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie), alcoolisme, toxicomanie, phobies, dépressions, névrose post-traumatique.
Parmi les différentes toxicomanies, l’impact de l’hypnose sur le sevrage tabagique est un des plus connus et médiatisés.
Psychothérapie
Manque de confiance, timidité, préparations aux examens, problèmes scolaires, problèmes relationnels.
– Hypnose et psychothérapie –
Gastro-entérologie
Dyskinésies œsophagiennes, troubles somatiques et fonctionnels digestifs , toutes les composantes psychiques des affections psychosomatiques que sont la recto-colite hémorragique, la maladie de Crohn, l’ulcère gastro-duodénal.
Médecine du sport
La visualisation et anticipation en hypnose comme beaucoup d’autres outils issus des technique de coaching, sont utilisées pour améliorer les performances.
Les mêmes outils peuvent être développés pour des performances artistiques (musique, chant, théâtre…) comme pour les performances sportives.
– Chapitre dédié au développement personnel et coaching –
Nutrition
pour la thérapie de l’obésité ou de la maigreur.
Oncologie
Utilisation de la visualisation en hypnose pour augmenter l’action de la chimiothérapie ou des greffes de moelle osseuse. Il est reconnu que l’hypnose permet d’augmenter les réactions immunitaires. Ceci est l’aspect étiologique intéressant, à explorer davantage, de l’hypnose. La stratégie développée par les époux Simonton dans la prise en charge psychologique des patients atteints de cancer est déjà grandement hypnotique. Ses outils peuvent probablement être transposés avec un impact encore plus important dans de l’hypnose formelle. Son impact positif sur la douleur comme l’ensemble des effets indésirables imputables au traitement (chimio-radiothérapie comme en péri-opératoire) est évident.