Hypnose et Médecine

Une vieille histoire…, un bel avenir

Hypnose et douleur

Il faut bien toute une page pour apprécier pleinement cet aspect de l’hypnose qui a été exploré plus que n’importe quel autre.

L’hypnose en elle-même, en dehors de toute suggestion, a un impact positif sur la perception de la douleur.

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Pourtant, l’adjonction de suggestions d’analgésie amplifie ce soulagement et dépasse largement les effets d’une simple relaxation…

La douleur aiguë, ou chronique est accessible à l’hypnose, que celle-ci ait un substrat anatomique ou pas. C’est l’indication qui a le plus explosé lors de ces dernières années au point que la grande majorité des équipes de prise en charge de la douleur ont intégré cet outil. Il s’agit avant tout d’un traitement symptomatique. Vis-à-vis des  patients, il est important de préciser que le soulagement du symptôme est possible quelle que soit la pathologie sous-jacente. L’utilisation de l’hypnose ne se conçoit donc que sur une douleur dont la cause a été identifiée ou qui a été explorée pour ne pas masquer un symptôme utile: la douleur est avant tout un signal d’alarme destiné à nous protéger!

On ne va pas voir quelqu’un qui fait de l’hypnose en première intention sauf si celui-ci est lui-même capable de vérifier les causes possibles de cette douleur. (en pratique, il faut d’abord aller voir son médecin et ensuite, avec son accord s’orienter vers quelqu’un qui pratique l’hypnose si ce qu’a proposé ce dernier est insuffisant, et idéalement avec son accord). Il n’empêche que même dans l’urgence, on soulage la douleur, surtout si sa cause est évidente. De plus en plus de soignants intègrent aussi cette pratique aux urgences et en pré-hospitalier comme un adjuvant fort utile.

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Hypnose et anesthésie

Mme Faymonville du CHU de Liège a beaucoup fait pour la promotion et la communication sur l’utilisation de l’hypnose en anesthésie. Elle complète par ailleurs cette démarche par de la recherche fondamentale très intéressante.

L’hypnose en anesthésie n’est plus exclusive: ne faire que de l’hypnose serait trop long et inutile. Si certaines personnes douées et entraînées peuvent faire des choses extraordinaires, il n’en est pas de même de tous, et passer jusqu’à une heure ou deux afin d’obtenir le niveau d’anesthésie hypnotique suffisant est irréaliste dans notre vie quotidienne. Ce qui se fait le plus souvent correspond maintenant à une approche mixte (anesthésie locale, sédation légère et hypnose) appelée hypnosédation. Cette approche présente l’avantage de nécessiter un temps de préparation court (synergie entre chimie et hypnose) avec des bénéfices significatifs en terme de confort, de limitation des effets indésirables imputables à une anesthésie générale (nausées, vomissements, conséquences cognitives etc…), de diminution des besoins antalgiques post-opératoires et de durée d’hospitalisation. Ces effets positifs sont obtenus au prix d’un investissement global de l’équipe du bloc opératoire que l’on peut considérer comme tout à fait gérable si celle-ci est motivée.

Par-delà cet aspect spécifique, c’est dans tous les échanges avec le patient que la communication « hypnotique » a une incidence positive. En laissant par ailleurs tout à l’identique dans la pratique anesthésique, l’apprentissage d’une stratégie de communication (sans y consacrer plus de temps, juste une meilleure qualité) a déjà un impact très fort sur le ressenti émotionnel, souvent anxieux, de toute personne sur le point d’être endormie et indirectement ou même directement sur le confort au réveil et les besoins antalgiques.